Société Française de Rhumatologie
Société savante, la SFR a pour objectif primordial la promotion des progrès scientifiques en rhumatologie, ainsi qu’une participation active dans la formation et l’information dans cette spécialité.
Le rhumatologue français prend en charge des maladies aussi diverses et fréquentes que la polyarthrite rhumatoïde, l’ostéoporose, l’arthrose, le « mal de dos », mais également de maladies aussi rares que la dysplasie fibreuse ou la maladie de Whipple, par exemple.
PROJET SOUTENU EN 2024 : Optimisation de l’efficacité du Plasma Riche en Plaquettes (PRP) par le Pentosan polysulfate (PPS) dans l’arthrose : Étude in vitro, Marion Pinchemel, étudiante en médecine
L’arthrose est la maladie de l’appareil locomoteur la plus fréquente. Elle atteint plus de 25% des
adultes de plus de 45 ans et devrait toucher près de 30% de la population à l’horizon 2030 (1). C’est est une pathologie d’aggravation progressive, responsable de douleurs et d’une limitation fonctionnelle parfois majeure. À ce jour, il existe uniquement des traitements symptomatiques d’efficacité le plus souvent modérée. Les injections intra-articulaires en constituent une des armes thérapeutiques, comprenant les injections d’acides hyaluroniques(AH) et de corticostéroïdes (CS), et plus récemment de plasma riche en plaquettes (PRP) autologues.
Le PRP correspond à un concentré de plaquettes obtenu à partir du sang du patient. Il a initialement été utilisés en médecine esthétique puis en implantologie dentaire (3) avant de bénéficier d’un large essor dans les maladies musculo-squelettiques, dont l’arthrose. L’effet clinique du PRP dans l’arthrose reste néanmoins source de controverse malgré plusieurs études qui montrent son efficacité.
A l’instar de la composition exacte du PRP, le mécanisme d’action de celui-ci sur les cellules des tissus
de l’articulation, et par extension en pratique clinique reste incomplètement compris. Même si nous
considérons actuellement que les nombreux facteurs de croissance libérés par les plaquettes activées jouent un rôle majeur, cela n’exclut pour autant pas l’implication d’autres médiateurs.
Utilisation du pentosane polysulfate en médecine (PPS)
Le PPS est utilisé depuis des dizaines d’années comme traitement de la cystite interstitielle, de la
maladie de l’intestin irritable ou encore des douleurs pelviennes chroniques. Il a de très nombreux effets
thérapeutiques : , outre sa capacité à inhiber la coagulation à l’instar de l’héparine, il agit sur la fibrinolyse, possède des propriétés anti-inflammatoires et également des propriétés anti-bactériennes, anti-virales et anti-tumorales.
L’objectif de l’étude est de montrer que le PPS aurait la capacité d’optimiser l’effet pro-anabolique et anti-inflammatoire du PRP in vitro. Pour confirmer cette hypothèse, plusieurs modèles cellulaires vont être soumis à différentes conditions de culture visant à montrer que l’ajout du PPS au PRP permet de moduler le profil phénotypique des cellules en culture à la fois sur le versant sécrétoire et en termes d’expression génique.
PROJET SOUTENU EN 2023 : Implication des polluants ayant des propriétés de perturbateurs endocriniens dans la physiopathologie de l’arthrose et dans son expression clinique la douleur. Mme Nadine Soliman
L’arthrose est une maladie fréquente qui touche environ 10% de la population en France. Elle entraîne des douleurs et raideurs articulaires, provoquant un handicap fonctionnel. L’arthrose a un impact socio-économique important en termes de soins médicaux et d’absences au travail.
La prise en charge de l’arthrose se résume à traiter les symptômes c’est-à-dire soulager les douleurs. En effet, à l’heure actuelle, nous n’avons pas de traitement qui vise à protéger les articulations et/ou ralentir la progression de l’arthrose.
Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés, tels que l’âge, le sexe, l’obésité, les traumatismes articulaires et les antécédents familiaux. Une étude a montré que des facteurs environnementaux seraient des facteurs de risque d’arthrose. Parmi eux, on peut évoquer la sédentarité, la modification des comportements alimentaires mais aussi l’émergence des polluants dont l’exposition humaine a très nettement augmenté entre l’ère pré et post-industrielle.
Un perturbateur endocrinien est une substance chimique qui peut perturber le fonctionnement normal du système endocrinien de l’organisme, responsable de la régulation des hormones. Ces substances sont présentes dans de nombreux produits chimiques industriels et environnementaux, et elles peuvent avoir des effets néfastes sur la santé en interférant avec les hormones naturelles du corps.
Ce projet de recherche a pour but d’étudier l’implication des polluants ayant des propriétés des perturbateurs endocrinien notamment les perfluorés (PFOA et PFOS) dans le développement de l’arthrose. Il vise à mieux comprendre le lien entre les polluants et l’arthrose.
Ses résultats pourraient avoir un impact significatif sur la santé publique en renforçant la réglementation sur l’exposition à ces polluants et en contribuant à la connaissance des facteurs de risque de l’arthrose.
Ainsi, ce projet a un double bénéfice attendu : d’une part, celui de découvrir un nouveau facteur de risque et d’autre part de renforcer les données scientifiques sur les effets néfastes des polluants ayant des propriétés de perturbateur endocrinien sur la santé.
PROJETS SOUTENUS EN 2021 ET 2022 :
2022 : Étude de l’influence du locus HLADR-B1 sur la survenue d’une pneumopathie interstitielle diffuse au cours de la polyarthrite rhumatoïde, Dr Pierre-Antoine JUGE
2021 : Signature métabolique de réponse aux traitements de fond dans la Polyarthrite Rhumatoïde », Mme Johanna SIGAUX